La candidate Cécile Untermaier nous répond

1/ Comment voyez-vous la place de la Commune dans l’organisation institutionnelle et la vie publique ? quel rôle pour l’intercommunalité ? la taxe d’aménagement doit-elle rester aux communes ?

La commune est l’échelon incontournable dans l’organisation institutionnelle. Elle est protégée en tant que telle par notre Constitution. C’est notre patrimoine millénaire dont l’existence résulte de l’Histoire de la France et de ses habitants, au contraire des départements et des régions dont la création résulte d’une décision politique et administrative, sur la base d’une carte du territoire.

L’intercommunalité est un outil indispensable à la main des communes. Elle doit préserver, par une gouvernance adaptée prenant en compte les richesses et les différences de chacune des communes qui la compose, l’atout de proximité et d’identité culturelle que représente la commune. La loi « Engagement et proximité » portée par Sébastien Lecornu et que j’ai votée, offre la possibilité aux intercommunalités de mener une réflexion sur les modes de gouvernance dont elles doivent se saisir dans la transparence et avec l’ensemble des maires.

Concernant la taxe d’aménagement, celle-ci doit rester aux communes, sauf en cas d’accord local.

2/ Le dispositif des Zones de revitalisation rurale (Z.R.R.) arrive à échéance au 31 Décembre 2023, que proposez-vous pour la suite ?

Une mission a été mise en place par le précédent Gouvernement pour tenter de réorganiser l’ensemble de ces dispositifs incitatifs existant sur le territoire. Il nous faut en connaître les conclusions avec le souci que toute réforme n’aille pas à l’encontre de l’attractivité renforcée et attendue dans nos campagnes. A ce stade, la question des limites des ZRR est interrogée. Cette réflexion ne peut se faire qu’avec les gens de terrain. Une politique nationale globale être menée en cohérence avec ces dispositifs. Pour ma part, je suis favorable à ce stade d’analyse au maintien des ZRR, voire leur élargissement.

 

3/La loi « Climat et résilience » prévoit de réduire l’artificialisation des sols et donc les constructions nouvelles, comment concilier ceci avec le désir grandissant de nos concitoyens de vivre à la campagne ?

C’est un sujet majeur, difficile à traiter pour les maires en face d’injonctions contradictoires, satisfaire les administrés soucieux de s’installer sur la commune et l’obligation de mettre un terme à l’artificialisation des sols grandissante. Face à cette nouvelle exigence, les maires doivent être davantage entendus dans leurs demandes qui se fondent sur une très bonne connaissance du territoire. La réhabilitation des friches, la rénovation des maisons et des immeubles, doivent être encouragées par la puissance publique, et les particuliers davantage soutenus financièrement, sachant qu’une telle opération est plus coûteuse actuellement qu’une construction neuve.

4/ Comment lutter contre la désertification médicale en milieu rural ? Le Département agit, que doit faire de son côté l’Etat ?

La médecine de proximité doit être la priorité. Plus d’un citoyen sur 10 ne trouve pas de médecin traitant et 8 millions vivent dans un désert médical. Les maisons de santé dans les communes sont nécessaires mais pas suffisantes pour lutter contre la désertification médicale, car les médecins manquent à l’appel. De même, les centres de santé départementaux avec des praticiens salariés ne peuvent pas à eux seuls résoudre le problème.

Je défends depuis plusieurs années une politique globale. Il faut d’une part augmenter le nombre de médecins, ce qui passe par la hausse des capacités d’accueil des universités et d’autre part, imposer une égale répartition de ces professionnels sur le territoire national par le non-conventionnement des généraux et spécialistes en zones surdotées (voir ma pétition sur Change.org). De nombreuses propositions de loi ont été discutées en ce sens, mais jamais adoptées. Des stages obligatoires pour les internes dans les secteurs sous-dotés doivent également être exploités. J’ai également agi auprès de l’ARS pour que toute la Bresse soit classée en zone d’intervention prioritaire. Le dossier est en bonne voie.

5/ Quelle est votre position sur les énergies renouvelables en territoire rural, notamment éoliennes et méthanisation, parfois contestées par les citoyens.

Je suis favorable à une transition énergétique et écologique efficace mais je considère que l’éolien n’est pas adapté à nos territoires. Il a peut-être sa place dans l’espace maritime balayé par les vents. Je redoute les marchands du vent et les communes démunies devant leurs propositions et leurs promesses financières. Tout a été fait dernièrement pour limiter les règles administratives permettant d’avancer dans la prudence et l’écoute des citoyens.

Le développement du gaz vert, notamment par le biais de la méthanisation, peut contribuer à l’indépendance stratégique de notre pays si son développement se poursuit. En Bresse, 60 % de la consommation locale serait assurée par le gaz vert d’ici cinq ans. La méthanisation doit conserver son caractère vertueux d’économie circulaire fondée sur le traitement des déchets. Des dérives avec une majoration de surfaces de terrains agricoles dédiées à cette méthanisation suscitent en France et en particulier en Bretagne des réactions et des inquiétudes qui sont vives. Conservons donc ce dispositif dans son principe de base.